En 2021, la fin de la trêve hivernale a beau avoir été repoussée de deux mois, des milliers de familles redoutent encore d'être expulsées de leur logement. Cette période, pendant laquelle aucune expulsion ne peut avoir lieu, se termine en effet ce mardi 1er juin, au lieu du 1er avril 2021, comme l'avait annoncé début février Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement.
Un report encouragé par la crise sanitaire, qui a aggravé la situation sociale et financière de nombreuses personnes, et répondant à l'appel de la fondation Abbé Pierre. Si l'association applaudit la décision du gouvernement, elle réclamait néanmoins un nouveau report début mai. Un millier de militants, personnes mal logées et exilés sans-abri ont ainsi manifesté dimanche pour réclamer notamment l'arrêt des expulsions locatives, la baisse des loyers, une hausse des APL (aide personnalisée au logement) ou encore "un logement digne et durable pour chacun".
- 30 000 familles menacées
Selon Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement (DAL), "30 000 locataires sont menacés d'expulsion" à partir de mardi avec la fin de la trêve hivernale, principalement "les premiers de corvées, ceux qui font tourner la France". Un chiffre très élevé qui s'explique par le petit nombre d'expulsions effectuées en 2020, toujours en raison de la crise sanitaire.
"On a une situation de tension très forte, c'est-à-dire qu'il y a ceux qui n'ont pas été expulsés l'année dernière mais pour lesquelles la procédure continue et ceux qui sont menacés d'expulsion au titre de cette année", explique ainsi à Franceinfo le délégué général de la fondation Abbé Pierre Christophe Robert.
"On a une situation de tension très forte, c'est-à-dire qu'il y a ceux qui n'ont pas été expulsés l'année dernière mais pour lesquelles la procédure continue et ceux qui sont menacés d'expulsion au titre de cette année", explique ainsi à Franceinfo le délégué général de la fondation Abbé Pierre Christophe Robert.
- Baisse des expulsions en 2020
Par rapport aux années précédentes, 2020 a en effet été relativement clémente en termes d'expulsions de logement. L'an dernier, environ 3500 personnes ont été forcées à quitter leur habitation, contre 16 700 en 2019, soit une diminution de 79% par rapport à l'année précédente.
Toutefois, cette baisse, comme le craignent les associations, pourrait avoir un effet boomerang cette année ou les années suivantes. "Tout laisse craindre une explosion des expulsions au cours de l'été 2021, sans relogement voire sans hébergement", redoute ainsi la fondation Abbé Pierre dans son communiqué.
- Les impayés, principale cause des expulsions
Dans son bilan sur la plateforme téléphonique à destination des personnes en situation de mal-logement créée il y a plus de dix ans, la fondation Abbé Pierre précise quelles sont les causes principales d'expulsions. La première d'entre elles reste l'impayé de loyer. Si ce nombre baisse légèrement depuis 2014, "elle ne s'accompagne malheureusement pas d'un nombre plus faible d'expulsions effectives", regrette l'association.
La perte d'un emploi est la cause principale de l'impayé qui conduit à une expulsion. Une évolution de la situation familiale ou des problèmes de santé font aussi partie des problèmes le plus souvent rencontrés dans cette situation, juste devant le surendettement.
- Les régions les plus concernées
Les chiffres remontent à 2017, mais le constat reste le même. Les régions les plus peuplées sont celles où le nombre d'expulsions est, sans surprise, le plus élevé. Ainsi, les régions Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA sont les plus concernées par ce type de démarches.
C'est aussi ce qui ressort du bilan de la fondation Abbé Pierre sur les appels reçus à propos d'une possible expulsion. Là encore, les trois régions arrivent en tête, suivies de près par la région Occitanie.
Source : L'Express
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