lundi 31 mai 2021

Cause des expulsions, régions concernées... La fin de la trêve hivernale en infographies

En 2021, la fin de la trêve hivernale a beau avoir été repoussée de deux mois, des milliers de familles redoutent encore d'être expulsées de leur logement. Cette période, pendant laquelle aucune expulsion ne peut avoir lieu, se termine en effet ce mardi 1er juin, au lieu du 1er avril 2021, comme l'avait annoncé début février Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement.  

Un report encouragé par la crise sanitaire, qui a aggravé la situation sociale et financière de nombreuses personnes, et répondant à l'appel de la fondation Abbé Pierre. Si l'association applaudit la décision du gouvernement, elle réclamait néanmoins un nouveau report début mai. Un millier de militants, personnes mal logées et exilés sans-abri ont ainsi manifesté dimanche pour réclamer notamment l'arrêt des expulsions locatives, la baisse des loyers, une hausse des APL (aide personnalisée au logement) ou encore "un logement digne et durable pour chacun". 

  • 30 000 familles menacées
Selon Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement (DAL), "30 000 locataires sont menacés d'expulsion" à partir de mardi avec la fin de la trêve hivernale, principalement "les premiers de corvées, ceux qui font tourner la France". Un chiffre très élevé qui s'explique par le petit nombre d'expulsions effectuées en 2020, toujours en raison de la crise sanitaire. 

"On a une situation de tension très forte, c'est-à-dire qu'il y a ceux qui n'ont pas été expulsés l'année dernière mais pour lesquelles la procédure continue et ceux qui sont menacés d'expulsion au titre de cette année", explique ainsi à Franceinfo le délégué général de la fondation Abbé Pierre Christophe Robert. 

  • Baisse des expulsions en 2020

Par rapport aux années précédentes, 2020 a en effet été relativement clémente en termes d'expulsions de logement. L'an dernier, environ 3500 personnes ont été forcées à quitter leur habitation, contre 16 700 en 2019, soit une diminution de 79% par rapport à l'année précédente. 

Toutefois, cette baisse, comme le craignent les associations, pourrait avoir un effet boomerang cette année ou les années suivantes. "Tout laisse craindre une explosion des expulsions au cours de l'été 2021, sans relogement voire sans hébergement", redoute ainsi la fondation Abbé Pierre dans son communiqué. 


  • Les impayés, principale cause des expulsions

Dans son bilan sur la plateforme téléphonique à destination des personnes en situation de mal-logement créée il y a plus de dix ans, la fondation Abbé Pierre précise quelles sont les causes principales d'expulsions. La première d'entre elles reste l'impayé de loyer. Si ce nombre baisse légèrement depuis 2014, "elle ne s'accompagne malheureusement pas d'un nombre plus faible d'expulsions effectives", regrette l'association. 



La perte d'un emploi est la cause principale de l'impayé qui conduit à une expulsion. Une évolution de la situation familiale ou des problèmes de santé font aussi partie des problèmes le plus souvent rencontrés dans cette situation, juste devant le surendettement. 


  • Les régions les plus concernées

Les chiffres remontent à 2017, mais le constat reste le même. Les régions les plus peuplées sont celles où le nombre d'expulsions est, sans surprise, le plus élevé. Ainsi, les régions Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA sont les plus concernées par ce type de démarches. 


C'est aussi ce qui ressort du bilan de la fondation Abbé Pierre sur les appels reçus à propos d'une possible expulsion. Là encore, les trois régions arrivent en tête, suivies de près par la région Occitanie. 

Source : L'Express


mercredi 26 mai 2021

Présidentielle en Iran : les ultraconservateurs presque seuls en lice

Il avait obtenu 38% des voix en 2017. Quatre ans plus tard, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi est le grand favori de l'élection présidentielle en Iran, organisée le 18 juin prochain. Ce scrutin visant à désigner le successeur du président Hassan Rohani, figure du courant dit modéré, devrait opposer sept candidats, dont cinq ultraconservateurs, selon la liste officielle publiée mardi. 


Outre Ebrahim Raïssi, quatre candidats ultraconservateurs ont été retenus : Saïd Jalili, ancien secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, le général Mohsen Rézaï, ancien commandant en chef des Gardiens de la Révolution, et les députés Amirhossein Ghazizadeh-Hachémi et Aliréza Zakani. Face à ce bloc figurent deux réformateurs, sans véritable envergure nationale : le gouverneur de la Banque centrale, Abdolnasser Hemmati, et un ancien vice-président, Mohsen Mehralizadeh.

Sans surprise, le Conseil des gardiens de la Constitution, organe non élu chargé de la validation des candidatures, a rejeté celle de l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad (populiste), déjà retoquée en 2017. Mais contre toute attente, les Gardiens ont barré la route au conservateur Ali Larijani, ancien président du Parlement et actuellement conseiller du guide suprême Ali Khamenei, ainsi qu'au vice-président Eshaq Jahanguiri (réformateur). Mahmoud Ahmadinejad, en qui se reconnaissent de nombreux Iraniens en ces temps de vaches maigres, avait averti le 12 mai qu'il boycotterait le scrutin s'il était disqualifié. Il n'avait pas encore réagi à l'annonce de son élimination en début de soirée. 

Ali Larijani et Eshaq Jahanguiri ont dit accepter le verdict du Conseil des gardiens. Le vice-président sortant a déploré "que la disqualification de nombreuses personnes de valeur était une menace sérieuse pour la participation" et ne permettait pas une "concurrence honnête". "Je n'ai jamais trouvé les décisions du Conseil des gardiens aussi indéfendables qu'aujourd'hui, qu'il s'agisse des approbations ou des disqualifications", a écrit sur Twitter l'un des membres de ce même conseil, l'ayatollah Sadeq Amoli Larijani. Ce dignitaire chiite est certes le propre frère de Ali Larijani, mais c'est aussi une huile au sein du système iranien. Ancien chef du pouvoir judiciaire, il préside une haute instance d'arbitrage politique. 

Une abstention importante ?

La campagne électorale va s'ouvrir sur fond de négociations à Vienne pour tenter de sauver la grande réalisation de Hassan Rohani : l'accord international sur le nucléaire iranien, dont la dénonciation en 2018 par les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump a plongé le pays dans une violente récession avec le retour des sanctions américaines que ce pacte avait permis de lever. 

Remportées haut la main par les conservateurs et les ultras, les législatives de 2020 ont été marquées par une abstention record (57%) sur fond d'invalidation massive de candidats modérés et réformateurs, et de désenchantement face à l'échec de la politique d'ouverture de Hassan Rohani.  

Après la répression violente des vagues de contestation de l'hiver 2017-2018 et de novembre 2019, le mécontentement de la population est toujours palpable. La décision du Conseil des gardiens "transforme l'élection en une nomination", estime Majid, ingénieur interrogé par l'AFP, "avant c'était déguisé, maintenant cela ne l'est même plus". Pour Farnouche, monitrice de gymnastique, "la question de savoir qui sera le prochain président ne compte pas vraiment, parce que qui que ce soit, rien ne changera". 

"Une participation minimale n'est dans l'intérêt de personne", a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, appelant "toutes les instances jouant un rôle dans l'élection" à permettre "un regain d'espérance et d'enthousiasme" avant le scrutin.  

Le président iranien Hassan Rohani a quant à lui affirmé avoir écrit au guide suprême Ali Khamenei pour lui demander d'intervenir en vue d'assurer une plus grande "concurrence" à la présidentielle de juin. "Le coeur des élections, c'est la concurrence. Si vous enlevez cela, vous avez un cadavre", a-t-il déclaré ce mercredi. L'ayatollah Khamenei plaide depuis des semaines pour une participation "massive" le 18 juin. En 2005, son intervention avait conduit le Conseil des gardiens de la Constitution à finalement autoriser deux candidats qu'il avait d'abord rejetés. Même Ebrahim Raïssi a écrit sur Twitter, après la publication de la liste officielle, qu'il avait entamé "des consultations afin que l'élection soit plus concurrentielle et marquée par une forte participation". 

Source : L'Express

vendredi 21 mai 2021

Comment l’Arctique est-il devenu un enjeu géostratégique majeur ?

Forum centré sur la coopération économique et le développement durable, le Conseil de l’Arctique, réuni jeudi en Islande, a débouché sur une déclaration commune sur la nécessité de préserver la paix et de lutter contre le réchauffement climatique. Une entente de façade alors que les rivalités ne cessent de grandir dans cette région devenue le pôle de toutes les convoitises.



Des tensions géopolitiques ou de la militarisation de l’Arctique, il n’en a pas été question à Reykjavik. La Russie, les États-Unis, le Canada, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l'Islande se sont officiellement réunis jeudi 20 mai pour parler développement durable, coopération pacifique et protection des populations autochtones menacées par le réchauffement climatique, trois fois plus rapide dans le Grand Nord que sur le reste de la planète.

"Nous nous engageons à promouvoir une région arctique pacifique où la coopération l'emporte en matière de climat, d'environnement, de science et de sécurité", a déclaré jeudi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

En théorie, ce forum intergouvernemental, qui depuis 1996 regroupe les pays riverains de la région, n’a pas vocation à traiter des questions de sécurité militaire. Celles-ci apparaissent pourtant comme la toile de fond de ce sommet qui se déroule tous les deux ans.

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a ainsi martelé lundi que l'Arctique était une zone d'influence légitime de Moscou et dénoncé "l'offensive" occidentale dans la région, tandis qu'Antony Blinken, en visite au Danemark, avait pointé du doigt "l’augmentation de certaines activités militaires dans l’Arctique".

Un goût de Guerre froide

Depuis 2010, la Russie a en effet construit ou modernisé 14 bases militaires datant de l’époque soviétique et multiplié les exercices militaires. Le 24 mars 2017, Moscou a par exemple simulé une attaque d’avions contre un radar norvégien. L’année dernière, les forces russes ont réalisé l’exploit d’un parachutage à 10 000 mètres d’altitude dans le cercle polaire, démontrant leur capacité de projection dans des conditions extrêmes.

En face, l’Otan montre aussi les muscles avec des exercices militaires de plus en plus fréquents. En 2018, l’exercice "Trident Juncture" en Norvège avait rassemblé des troupes des 29 pays membres, rejointes par celles de la Suède et de la Finlande. D’une ampleur inégalée depuis la fin de la Guerre froide, cette manœuvre avait provoqué la fureur du Kremlin.

"Cette militarisation est une réalité mais n’a rien à voir avec l’ampleur des moyens mobilisés pendant la Guerre froide, tempère Mikaa Mered, professeur de géopolitique des pôles à Sciences Po et HEC, joint par France 24. "Aujourd’hui, ni la Russie, ni les États-Unis ne sont capables de déployer des moyens militaires dans l’Arctique en moins de 48 heures."

Le monde redécouvre l’Arctique

Longtemps perçu comme un territoire hostile et inaccessible, l’Arctique redevient une préoccupation pour les grandes puissances en 2007. Cette année-là, une succession d’événements vont remettre l’Arctique au centre de la carte.

Le 9 juillet, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, annonce la construction d’un port en eaux profondes dans le passage du Nord-Ouest et prononce un discours sur la "défense et la souveraineté canadienne sur l’Arctique".

La réaction de Moscou ne se fait pas attendre. Un mois plus tard, un drapeau russe en titane est planté au pôle Nord par Arthur Tchilingarov, explorateur et vice-président du Parlement russe. Ce geste symbolique marque le début d’un retour de la Russie à son identité arctique, délaissée pendant plusieurs décennies.

À ces événements géopolitiques s’ajoutent des observations scientifiques inédites. L'Institut polaire norvégien révèle que, pour la première fois depuis le début de ses constatations en 1972, le passage du Nord-Ouest est "entièrement ouvert à la navigation".

Les grandes puissances prennent alors véritablement conscience du bouleversement à venir. Selon les experts du Giec, avec la hausse des températures, la banquise pourrait totalement disparaître en été d'ici 2030, ouvrant de nouvelles voies maritimes, notamment le passage du Nord-Est. Ce dernier forme le chemin maritime le plus court pour relier l'Europe à l’Asie, soit 12 jours de moins que par la route habituelle, qui passe par le canal de Suez.

Désastre écologique, la fonte des glaces apparaît alors comme une aubaine économique pour les pays concernés car l’Arctique regorge de trésors : nickel, plomb, zinc, uranium, platine, terres rares…

Selon une étude de l'US Geological Survey de 2008, la zone arctique recèlerait plus de 22 % des réserves mondiales d'hydrocarbures non encore découvertes et contiendrait plus de 10 % des réserves mondiales de pétrole et près de 30 % des réserves de gaz naturel.

Une grande majorité de ces hydrocarbures est située dans la zone économique exclusive russe, c’est-à-dire dans la bande d'océan située entre les eaux territoriales et les eaux internationales.

Vladimir Poutine mise beaucoup sur cet eldorado polaire et veut quadrupler, d’ici à 2025, le volume de fret transitant par l’Arctique. Symbole de ces aspirations : la gigantesque usine de liquéfaction de gaz de Sabetta dans la péninsule de Yamal, conçue en collaboration avec la Chine et le groupe français Total.

Ces nouvelles routes maritimes sont aussi un enjeu géostratégique, rappelle le politologue Nicolas Tenzer, interrogé sur France 24. "La Russie, qui détient le plus de frontières avec l'Arctique, pourrait être tentée de bloquer ces routes en cas de tensions et d'escalade" avec les pays occidentaux.

"L’enjeu du siècle"

Si les démonstrations de force de la Russie en Arctique inquiètent les pays occidentaux, particulièrement depuis l’invasion de la Crimée en 2014, pour le moment "aucun pays arctique n’a intérêt à développer un conflit armé dans la région", assure Mikaa Mered, qui rappelle que l’instabilité ferait fuir les investisseurs.

"Il n’y a pas de conflit de frontières en Arctique. Aujourd’hui, c’est un conflit symbolique et d’identité qui prend parfois la forme de discours belliqueux mais les pays arctiques ont tous le même intérêt : réaffirmer leur mainmise sur leur territoire pour éviter que des pays extérieurs, au hasard la Chine, puissent s’y installer à travers des actifs stratégiques ou militaires."

En effet, depuis plusieurs années, Pékin ne cache pas son attrait pour ce vaste territoire situé pourtant à 1 400 km de ses côtes. "Ce regain d’intérêt s’est matérialisé dès 2004 par la construction d’une station scientifique sur l’archipel norvégien du Svalbard", explique Mikaa Mered. "La Chine s’est peu à peu imposée comme un partenaire scientifique majeur mais aussi comme un partenaire économique."

En 2013, l’Islande devient ainsi le premier pays européen à signer un accord de libre-échange avec Pékin. La même année, la Chine fait son entrée au Conseil de l’Arctique avec un statut de pays observateur.

En janvier 2018, la Chine présente pour la première fois sa politique arctique et se définit désormais comme un "État proche-Arctique" – un statut inventé et fondé sur une nouvelle interprétation des cartes. En quelques années, Pékin est devenu le premier investisseur dans la zone et s'est impliqué dans des dizaines de projets miniers, gaziers et pétroliers.

"Plus l’Arctique se libère, plus il est rentable d’y mener des activités économiques. Il va donc devenir un point de convergence des puissances de l’hémisphère nord : États-Unis, Russie et Chine", analyse Mikaa Mered. "L’Arctique, c’est l’enjeu du siècle à venir."

Source : France 24

jeudi 20 mai 2021

Entreprise professionnelle en vitrerie et en miroiterie


Située à Saint-Laurent-de-Mûre, la société de Basico Vitrier répond à toutes vos demandes et vos besoins, 7j/7 et 24h/24. Les techniciens peuvent aussi intervenir pendant les jours fériés. L'entreprise met un point d'honneur à ce que la satisfaction et la confiance réciproque de nos clients soient respectées.

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vendredi 14 mai 2021

Marseille : les grues du port, symboles du passé industriel de la ville, sont sauvées


Rouillées, croulantes, dangereuses, les cinq grues de la digue du large de Marseille, symbole du passé industriel de la ville, devaient être détruites. Elles ont finalement toutes été restaurées, et l'inauguration a eu lieu le 15 mars.

72 tonnes de métal, 40 mètres de haut. Les cinq grues du quai Charcot, à Marseille, représentent à elles seules la «splendeur» industrielle du premier port de France, s’enorgueillit Judith Aziza, historienne indépendante et spécialiste de la cité phocéenne. Rouillées, croulantes, dangereuses, il avait été annoncé en septembre 2017 que trois d’entre elles, les plus imposantes, seraient détruites. Grâce à des financements duGrand port maritime de Marseille (GPMM) et la région, elles ont toutes été restaurées. L’inauguration a eu lieu le 15 mars, en présence de Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes Côté d’Azur, et d’Hervé Martel, président du directoire du GPMM.

Les cinq « élégantes », comme elles sont surnommées, font partie du paysage depuis 1961. A l’époque, elles étaient 13. Elles servaient à charger et décharger les bateaux qui entraient et sortaient du port, notamment des «cargaisons de fruits», d’après Judith Aziza. Leurs mécanismes étaient capables de soulever 6 tonnes à 22 mètres de haut. Mécaniques à l’origine, les ingénieurs du port les améliorent en les rendant électriques et mobiles. « Ils disposaient d’un vrai savoir-faire, et ont été capables d’adapter les moyens de manutention aux besoins de leur époque », certifie la chercheuse.

Les grues sont aujourd’hui immobilisées quai Jean Charchot, sur la digue du large. L’impressionnant ouvrage, qui s’étend sur toute la côte nord de Marseille, sert à protéger le port des courants et de la houle afin de permettre aux navires d’y pénétrer et de s’amarrer sans encombre. Sa construction débute en même temps que celle du port de commerce – par opposition au Vieux-Port –, au milieu du XIXe siècle. A mesure que de nouveaux bassins portuaires s’ouvraient, la digue était prolongée.

Situées à l’entrée du port, les grues étaient dangereuses pour les bateaux qui naviguaient près d’elles, et les travaux nécessaires à leur restauration étaient onéreux: on estime qu’ils ont coûté un million d’euros. La mobilisation d’associations et de particuliers a toutefois convaincu la Région d’y participer, à hauteur de 600 000 euros, pour compléter les 400 000 euros mis sur la table par le GPMM. « C’est une belle restauration, et une bonne nouvelle pour le patrimoine marseillais », conclut Judith Aziza. Comme le dit Albert Londres, Marseille est avant tout « un port, l’un des plus beaux du bord des eaux », et ces grues en sont depuis 60 ans le colosse de Rhodes.

Léo Durin

Source : Historia

mercredi 12 mai 2021

Climat : le référendum sur un changement de la Constitution aura-t-il lieu ?



Le référendum sur le climat verra-t-il le jour ? À cette question, le doute semble permis à en croire les révélations du Journal du dimanche. Si ce n'est pas officiel, l'hebdomadaire affirme qu'Emmanuel Macron a renoncé au scrutin, "On n'y arrivera pas", concède un poids lourd de la Macronie. De son côté, l'Elysée tente de rassurer en déclarant que "la bataille n'est pas finie" et que "la cause écologique demeure l'une des priorités du président". Mais ce flottement autour du référendum tombe mal alors que des manifestations pour le climat sont organisées ce dimanche dans toute la France. Après l'interdiction du glyphosate et de l'abandon de la taxe carbone, l'exécutif semble de nouveau courber l'échine face aux défis écologiques. 

Dans les colonnes du JDD, plusieurs sources anonymes s'expriment à ce sujet. En cause : les conditions d'un référendum sur ce projet "ne sont pas réunies", estime le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade. Avant d'être soumis au référendum, le texte destiné à compléter l'article 1 de la Constitution pour y ajouter "la préservation de l'environnement" parmi les piliers républicains devait être adopté par l'Assemblée nationale et le Sénat. Une entreprise qui serait compromise à cause de la droite à en croire l'entourage de l'Élysée. Une façon pour l'exécutif de se décharger de toute responsabilité.

Le Sénat, contrôlé par la droite et qui doit examiner lundi le texte déjà voté par l'Assemblée nationale, "a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat (CCC), et donc d'empêcher l'accord", accuse le porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée. Le projet de loi inspiré par la CCC grave à l'article 1er de la Loi fondamentale que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique". Or la majorité du Sénat rejette le terme "garantit", qui donnerait selon elle à la préservation de l'environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels - à l'instar de l'économie.  

Ce dimanche, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a "souhaité" que le référendum sur le climat ait lieu, accusant le Sénat de "torpiller" le projet de loi visant à inscrire la protection du climat dans la Constitution pour en "empêcher sa tenue". "Evidemment qu'on souhaite que le référendum ait lieu. C'est l'engagement du président de la République", a déclaré sur France 3 le représentant du gouvernement. "Mais aujourd'hui la balle est dans le camp du Sénat. (...) Il y a aujourd'hui une volonté, visiblement des sénateurs, de torpiller la proposition" de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), a estimé Gabriel Attal. 

Les écologistes s'insurgent, la droite se défend

La révision constitutionnelle n'est possible que si le texte est adopté en termes identiques par l'Assemblée et par le Sénat. La révision peut ensuite, au choix du président, être soit soumise à référendum, soit au Parlement réuni en Congrès. Celui-ci statue à la majorité des 3/5e. "Le référendum n'aura pas lieu, souffle un député, mais une autre voie peut être empruntée : le Congrès. Est-ce que le Président le voudra ? Je ne sais pas...", souligne un proche du pouvoir au JDD. D'ailleurs, l'hebdomadaire rapporte que le sujet n'a été que brièvement évoqué lors d'un déjeuner entre le président Emmanuel Macron, le président de l'Assemblée, Richard Ferrand, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher. 

Encore une fois, le président Emmanuel Macron ne convainc pas les ONG environnementales. L'annulation éventuelle du référendum "envoie un signal inquiétant sur la prise de conscience sur ces sujets chez les parlementaires", a noté Greenpeace, en rappelant que l'Etat, signataire de l'accord de Paris sur le climat "a déjà une obligation de lutte contre le changement climatique au regard de la Charte de l'environnement, qui fait partie du bloc de constitutionnalité". Cela fait un moment que l'ONG Greenpeace a dans son viseur le président Emmanuel Macron qu'elle avait qualifié de "roi des boulets du climat".  

À un an du scrutin présidentiel, les hommes et femmes politiques y voient aussi l'occasion de décocher quelques flèches contre l'exécutif." C'est la faute d'Emmanuel Macron", qui a fait "comme d'habitude une promesse qu'il ne pouvait pas tenir", tance sur FranceInfo le secrétaire national d'EELV Julien Bayou. Les partis de gauche de La France insoumise au PS en passant par EELV ont signé ensemble une tribune vendredi dans Libération pour appeler à participer aux marches climat organisées dans 150 villes. Ils brocardent notamment la loi climat adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale, mardi, qu'ils trouvent insuffisante. 

De son côté, la droite se défend de tout blocage, accusant le chef de l'Etat d"d'hypocrisie". La tension, de ce côté, s'inscrit dans le contexte d'une OPA poursuivie par Emmanuel Macron sur l'électorat de la droite modérée en vue de 2022." Avant même que le Sénat n'ait voté quoi que ce soit et que la discussion avec l'Assemblée nationale ne s'engage, Emmanuel Macron nous accuse de blocage pour justifier l'annulation d'un référendum dont il ne voulait pas. La manoeuvre et l'hypocrisie sera la marque de cette dernière année de mandat", a tweeté le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.  

Source : L'Express

mardi 11 mai 2021


Erick Péloquin trépigne d’impatience depuis le 8 avril, date à laquelle le président et fondateur d’Optimum-Canada a appris que ses deux nouvelles recrues avaient obtenu tous les papiers exigés pour venir travailler dans son entreprise, à Mercier, en Montérégie. Les deux Marocains auraient dû arriver en juin 2020, après les cinq ou six mois habituellement nécessaires pour faire venir un travailleur spécialisé de l’étranger, mais la pandémie a ralenti les démarches. Leur avion doit atterrir à Montréal la deuxième semaine de mai. Au terme de leur quarantaine, ils pourront enfin être présentés aux 36 employés, qui fabriquent des outils de coupe de précision utilisés notamment dans l’aéronautique, l’ébénisterie et le secteur médical. « Ahmed Amine et Youness vont insuffler un nouvel élan, ils vont permettre à l’entreprise d’accepter plus de contrats et vont atténuer la charge de travail de leurs collègues », dit Érick Péloquin.

Nombre de métiers et de professions souffrent actuellement d’une pénurie de main-d’œuvre au Québec, selon les données du site Emplois d’avenir d’Emploi-Québec : électromécanicien, soudeur, ouvrier agricole, agent de soutien informatique, ingénieur chimiste, programmeur, etc. D’où l’intérêt pour les entrepreneurs d’agrandir le bassin dans lequel ils pourront puiser des travailleurs, « en regardant du côté des autres régions, des autres provinces ou encore des autres pays », dit Sandrine Théard, présidente fondatrice du cabinet montréalais Les Sources humaines, qui offre des formations en matière de recrutement.

Pour Érick Péloquin, c’est « mission impossible » de dénicher au Québec dans son secteur d’activité, l’outillage de coupe de précision, des travailleurs aussi qualifiés qu’Ahmed Amine et Youness, qui ont chacun une dizaine d’années d’expérience. « Il me faudrait débaucher des employés chez mes concurrents, mais ça, je m’y refuse, car ce n’est pas correct et c’est même contre-productif pour l’ensemble du secteur », dit-il.

Devant la pénurie, le réflexe de nombre d’employeurs est de baisser leurs attentes afin de pourvoir les postes vacants au plus vite. Et de se dire qu’un peu de formation permettra une mise à niveau. Mais cela se traduit souvent par des déconvenues, prévient Sandrine Théard.

Selon la dirigeante des Sources humaines, mieux vaut s’accorder le temps nécessaire pour trouver la personne qui remplira trois critères principaux : avoir toutes les compétences requises, posséder une solide expérience professionnelle et prôner des valeurs en adéquation avec celles de l’entreprise. Bref, elle suggère de prendre son temps pour dénicher des profils pointus, pour ne pas dire la perle rare. « À la clé, on se donne la possibilité d’améliorer la productivité de son équipe, de réaliser plus de mandats qu’auparavant, ou encore de se lancer dans de nouveaux marchés », dit-elle.

Quand Érick Péloquin a parlé de recruter à l’étranger en novembre 2019, un ami lui a recommandé Sterna. Cette application québécoise payante ressemble, si on veut, à un « Tinder du recrutement » : le recruteur cherche l’aspirant parfait parmi un grand nombre de candidats correspondant au profil qu’il a établi, puis il peut rencontrer — par visioconférence ou en personne — ceux qui l’intéressent le plus. Sterna vise à faciliter le recrutement dans cinq pays (Mexique, Colombie, Maroc, Tunisie et Philippines) dans les secteurs de la fabrication, du transport, des technologies de l’information, de la restauration et de la santé.

Érick Péloquin a repéré une vingtaine de CV de travailleurs marocains potentiellement intéressants. « Mes recherches se sont limitées au Maroc parce que ce pays du Maghreb est réputé pour le talent de ses opérateurs de machines-outils et parce que les gens y parlent couramment français », explique-t-il. Il a mené sept entrevues par visioconférence avant de retenir, en janvier 2020, deux candidats qui sortaient du lot : Youness Moussaddeq, 29 ans, de Casablanca, et Ahmed Amine Mansouri, 28 ans, de Safi, à deux heures et demie de route au sud de la capitale économique du Maroc.

D’autres initiatives technologiques de ce genre existent, notamment Talent Montréal, de Montréal International, une agence de promotion économique du grand Montréal auprès des investisseurs, des entrepreneurs et des travailleurs du monde entier. Ce site compte actuellement plus de 10 000 candidatures de travailleurs étrangers de tous les horizons professionnels disposés à venir travailler au Québec.

« Des amis m’avaient prévenu que c’était complexe de recruter à l’étranger, mais avec l’aide de la technologie, ça s’est révélé hyper simple », se réjouit Érick Péloquin, qui a créé son entreprise il y a 27 ans.

Régis Michaud, président fondateur de RM Recrutement International, abonde dans le même sens. C’est en grande partie grâce à la technologie que son cabinet, établi à Québec, a pu faire venir en 2020 quelque 350 travailleurs philippins ayant répondu à des besoins criants, en particulier dans le secteur de la restauration rapide. Il s’est servi de Skype afin que les employeurs puissent rencontrer à distance les candidats étrangers, et même leur faire passer des tests pratiques en direct, sous l’œil des caméras. Par exemple, un employeur québécois pouvait demander à un soudeur philippin, à l’autre bout de la planète, d’exécuter une manipulation difficile sur une machine semblable à celle qu’il a dans son atelier, et « voir si le candidat était doué ou pas », illustre-t-il.

Depuis le début de la pandémie, des événements virtuels sont apparus au Canada, dans le cadre desquels les employeurs québécois peuvent entrer en contact avec des travailleurs canadiens, voire étrangers, en quête de nouveaux défis professionnels. Un exemple parmi d’autres, dont fait mention le site Web d’Emploi-Québec : le Salon virtuel de l’emploi et de la formation continue, organisé par L’Événement Carrières. Sa première édition, en octobre dernier, a donné l’occasion à 218 entreprises québécoises d’attirer l’attention de quelque 20 000 visiteurs ; la seconde s’est tenue du 7 au 16 avril.

Le recrutement demande certes du temps et de l’argent, mais le facteur humain est aussi important. Cela peut compter pour beaucoup en période de fortes turbulences économiques. Ainsi, en février 2020, le président d’Optimum-Canada s’est envolé vers le Maroc pour rendre visite à ses deux nouvelles recrues. Il voulait faire connaissance en personne et, surtout, nouer un premier lien solide, car il savait que les démarches administratives allaient prendre des mois et que ç’aurait été un coup dur de voir un des deux travailleurs perdre patience et laisser tomber son offre d’emploi. Ahmed Amine Mansouri et Youness Moussaddeq l’ont accueilli à bras ouverts, et chacun lui a fait visiter son coin de pays. « Les rencontres ont été si fortes sur le plan humain que je suis reparti sûr et certain qu’ils viendraient au Québec, peu importe les difficultés », raconte Érick Péloquin.

Quand un nouvel employé est heureux de son changement professionnel, il se transforme souvent de lui-même en ce que les spécialistes du recrutement appellent un « ambassadeur », quelqu’un qui dit du bien de l’entreprise qui l’a engagé. Cela peut donner à d’autres le goût de le rejoindre. « C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les travailleurs qui émigrent : quand tout se passe bien dans leur nouvelle vie, ils le font savoir chez eux, si bien que l’employeur pourra embaucher là-bas encore plus facilement que la première fois, s’il en a envie », souligne Régis Michaud, de RM Recrutement International.

Bref, recruter loin de chez soi — dans une autre région, une autre province ou un autre pays — est une des solutions à la disposition des employeurs en manque de main-d’œuvre. Mais quelle que soit la démarche retenue, l’important est d’oser innover. Car le jeu en vaut la chandelle, assure Sandrine Théard : « Recruter des travailleurs venus d’autres horizons, c’est miser sur la diversité, c’est enrichir son entreprise et ses employés. »

Source : L'Actualité

vendredi 7 mai 2021

Covid-19 : le débat autour de la levée des brevets sur les vaccins s’intensifie après la prise de position de Joe Biden

Quelques heures après que l’administration Biden s’est déclarée favorable à la levée de la propriété intellectuelle sur les vaccins, Emmanuel Macron a fait de même jeudi lors de l’inauguration du premier grand vaccinodrome parisien. Une levée temporaire est notamment réclamée par l’Inde et l’Afrique du Sud pour pouvoir accélérer la production, mais certains pays y sont farouchement opposés.

L’idée est de pouvoir accélérer la production mondiale afin de lutter contre la pandémie de Covid-19 qui continue de faire des ravages. Au moins 3,2 millions de personnes sont mortes dans le monde depuis que le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMC) en Chine a fait état de l’apparition de la maladie à la fin de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) mercredi.

  • Emmanuel Macron « tout à fait favorable » à la levée des brevets sur les vaccins, l’UE « prête à discuter »

Le président de la République s’est dit « tout à fait favorable à ce que la propriété intellectuelle soit levée » sur les vaccins. « Oui, nous devons évidemment faire de ce vaccin un bien public mondial », a ajouté le chef de l’Etat, en inaugurant jeudi le premier grand vaccinodrome à Paris, tout en soulignant que la priorité à court terme était « le don de doses » et « de produire en partenariat avec les pays les plus pauvres ». Le 23 avril, il s’était dit opposé à la levée immédiate de la propriété intellectuelle, expliquant alors que le sujet n’était pas celui-là mais celui du transfert de technologie.

Peu après, la Russie a exprimé une position similaire. « Bien sûr, la Russie soutiendrait une telle approche », a affirmé Vladimir Poutine lors d’une réunion sur la pandémie retransmise à la télévision, demandant au gouvernement russe d’étudier cette éventualité.

L’Union européenne (UE) est « prête à discuter » de la proposition américaine, afin d’accélérer la production et la distribution des vaccins, a déclaré peu avant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Jusqu’à présent, l’UE ne s’y disait pas favorable, arguant que cette solution prendrait du temps, faute de moyens de production immédiatement mobilisables. La présidente de la Commission européenne a rappelé que l’UE était pour l’heure « le principal exportateur de vaccins du monde » et a appelé les autres pays producteurs à lever leurs restrictions pour exporter leurs doses.

  • L’Allemagne et la Suisse émettent des réserves

En revanche, le gouvernement d’Angela Merkel a exprimé jeudi de fortes réserves à l’égard de la proposition soutenue par les Etats-Unis, estimant au contraire qu’ils devaient continuer à être « protégés »« La proposition américaine (...) a des implications pour l’ensemble de la production de vaccins », a mis en garde une porte-parole du gouvernement allemand dans un communiqué, expliquant que « la protection de la propriété intellectuelle est la source de l’innovation et doit continuer à l’avenir à le rester »« Ce qui limite la fabrication des vaccins ce sont les capacités de production et les exigences élevées de qualité, pas les brevets », a encore souligné la porte-parole.

La Suisse, où l’industrie pharmaceutique a un grand poids économiquee, a affirmé jeudi qu’une suspension des brevets ne ferait rien pour « un accès équitable, abordable et rapide aux vaccins, médicaments et produits de diagnostic contre le Covid-19 ».

La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, a « accueilli chaleureusement » l’annonce des Etats-Unis et encouragé l’Inde et l’Afrique du Sud, à l’origine de la proposition, à présenter rapidement un texte révisé. « C’est seulement en nous asseyant autour de la table que nous trouverons le moyen pragmatique et acceptable pour tous les membres d’avancer », a-t-elle écrit dans un communiqué lu par le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell.

  • Les brevets ne sont « pas le facteur limitant » la production de vaccins

Le laboratoire allemand BioNTech a pour sa part estimé, jeudi, que la protection des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 n’était pas le facteur limitant la production et l’approvisionnement de son vaccin développé avec l’américain Pfizer. Pour BioNTech, une telle mesure n’aurait pas d’effet « à court et moyen terme »« Les experts ont déjà souligné que la mise en place et la validation de nouveaux sites de production prennent en général un an », argumente-t-il.

Par ailleurs, la production de vaccin à ARN messager, comme celui mis au point par BioNTech et Pfizer, « est un processus complexe développé sur plus d’une décennie. Toutes les étapes doivent être définies et exécutées de façon précise », par un « personnel expérimenté », a-t-il encore expliqué. Si toutes les exigences ne sont pas remplies, la qualité et l’efficacité du vaccin pourraient en être affectées.

  • L’Allemagne veut vacciner tous les 12-18 ans d’ici à fin août

La lutte contre la pandémie s’intensifie sur le front vaccinal. L’Allemagne sera en capacité de proposer la vaccination contre le Covid-19 à tous les adolescents d’ici à la fin du mois d’août, sous réserve du feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AME) pour la tranche d’âge concernée, a annoncé jeudi 6 mai le ministre de la santé allemand, Jens Spahn.

Le gouvernement et les Länder se sont mis d’accord pour « qu’une offre de vaccin puisse être faite à tous les 12-18 ans », a ainsi déclaré M. Spahn, qui table sur une autorisation du vaccin de Pfizer-BioNTech par l’AME pour les 12-15 ans au mois de juin. Le ministre a également annoncé que son pays allait autoriser l’administration du vaccin développé par AstraZeneca à l’ensemble des adultes allemands, quel que soit leur âge, revenant sur une précédente mesure qui limitait l’usage du vaccin aux plus de 60 ans.

  • Les difficultés de CureVac pourraient contrarier la vaccination dans l’UE

L’allemand CureVac, qui doit jouer un rôle important dans les campagnes européennes de vaccination, évoque des difficultés d’approvisionnement, accusant les Etats-Unis de bloquer l’exportation de certains composants nécessaires à sa fabrication. Interrogé au sujet du rythme de production de son vaccin pour cet été, Franz-Werner Haas, patron de CureVac, s’est abstenu de répondre, se contentant de dire qu’en la matière son groupe vivait « au jour le jour » et peinait à constituer « un stock important ».

Certes, il n’est pas encore approuvé : ses essais doivent aboutir dans les prochaines semaines et, dans la foulée, les autorités sanitaires européennes se prononceront à son sujet. Mais l’UE a d’ores et déjà fait un gros pari dessus. Elle en a commandé plus de 400 millions de doses, la principale commande engrangée par CureVac dans le monde.

  • Jeux olympiques : des vaccins de Pfizer-BioNTech pour les athlètes

Alors que l’accueil des Jeux olympiques (JO) de Tokyo continue d’inquiéter la population japonaise, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont promis, jeudi, de donner des vaccins aux participants, inégalement protégés pour l’heure selon les pays. Les deux entreprises « se coordonneront avec les comités olympiques à travers le globe » pour organiser cette distribution, déclarent-elles dans un communiqué. Le Comité international olympique (CIO) a toujours exclu de rendre la vaccination obligatoire pour les JO (du 23 juillet au 8 août), et même de réclamer une priorisation des sportifs, difficilement justifiable sur le plan éthique, mais encourage depuis des mois un maximum de participants à se faire vacciner. Les JO doivent accueillir environ 11 000 sportifs.

Source : Le Monde

jeudi 6 mai 2021

Hongkong : Joshua Wong, figure du mouvement prodémocratie, condamné à dix mois de prison supplémentaires


Joshua Wong, figure du mouvement prodémocratie à Hongkong, a été condamné, jeudi 6 mai, à dix mois de prison supplémentaires, cette fois, pour sa participation, en 2020, à une veillée « illégale » en souvenir de la répression de la place de Tiananmen.

Pendant des décennies, l’ex-colonie britannique a été le seul endroit de Chine où l’on commémorait l’intervention sanglante de l’armée chinoise contre le mouvement social et étudiant de 1989 à Pékin. Mais, pour la première fois en trente ans, la veillée du 4 juin n’a pas été autorisée en 2020 par les autorités, qui avaient avancé le prétexte de la lutte contre la pandémie, dans un contexte de reprise en main musclée de la ville par le pouvoir central chinois.

Des dizaines de milliers de personnes avaient néanmoins bravé cette interdiction pour marquer pacifiquement le 31e anniversaire de la répression de Tiananmen dans un parc du centre de Hongkong. Des poursuites judiciaires avaient été engagées contre vingt-quatre personnalités du mouvement prodémocratie.

Jeudi, quatre d’entre eux, parmi lesquels Joshua Wong, Lester Shum, Tiffany Yuen et Janelle Leung, ont été condamnés. Ils avaient plaidé coupable de participation à un rassemblement illégal.

Un sujet tabou

M. Wong, qui est, dans les pays étrangers, le visage le plus connu de la contestation hongkongaise, a écopé de dix mois de prison, une peine qui s’ajoute à celle de treize mois et demi qu’il purge pour sa participation à une autre manifestation, en 2019. « Cette peine doit dissuader des gens de commettre des délits et de récidiver », a déclaré le juge, Stanley Chan.

M. Shum a écopé de six mois de prison. Mme Yuen et Leung de quatre mois. Joshua Wong, Lester Shum et Tiffany Yuen sont, par ailleurs, poursuivis dans un autre dossier, en vertu de la loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à Hongkong, qui est, désormais, le principal instrument de la répression chinoise dans l’ex-colonie britannique. Les autres prévenus, parmi lesquels figurent certaines des personnalités les plus en vue du mouvement prodémocratie, dont beaucoup sont en détention dans d’autres dossiers, seront jugés cet été.

La sanglante intervention de l’armée chinoise sur la place Tiananmen dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 avait mis fin à sept semaines de manifestations d’étudiants et d’ouvriers contre la corruption et pour la démocratie en Chine. La répression avait fait entre plusieurs centaines et plus d’un millier de morts. Le sujet est tabou en Chine. Pendant des décennies, la veillée à Hongkong avait immanquablement attiré les foules, comme un symbole des libertés uniques dont a longtemps joui le territoire encore théoriquement semi-autonome, revenu dans le giron chinois en 1997.

En 2019, la veillée du 30e anniversaire s’était déjà déroulée dans un contexte politique tendu alors que l’exécutif hongkongais pro-Pékin tentait d’imposer l’autorisation des extraditions vers la Chine continentale. Une semaine plus tard avait commencé le plus vaste mouvement de contestation de la tutelle chinoise à Hongkong avec, de juin à décembre 2019, des manifestations et actions quasi quotidiennes, parfois violentes.

L’opposition mise au pas



Rien ne dit, désormais, que la répression de Tiananmen pourra de nouveau un jour être commémorée à Hongkong. La Chine a profité de la pandémie et des restrictions imposées pour lutter contre le coronavirus pour restreindre considérablement les libertés et mettre au pas toute forme d’opposition et incarcérer les dissidents.

En plus de la loi sur la sécurité nationale, une nouvelle campagne visant à faire que « Hongkong soit géré par les patriotes » va permettre de jauger au préalable de la loyauté de tout candidat à une fonction élective. Et les autorités ont déjà fait savoir que la prochaine commémoration de Tiananmen ne serait pas autorisée.

L’avocate Chow Hang-tung, membre de la coalition qui organisait la veillée, a estimé que le tribunal, jeudi, n’avait « pas défini la différence entre ce qui est réellement illégal, à savoir la violence, et ce qui fait partie de nos droits, les rassemblements pacifiques ». Elle a promis que les Hongkongais commémoreraient cette année Tiananmen, même si la veillée n’est pas autorisée : « Nous trouverons un moyen de nous recueillir, et ce sera en public ».

Source : Le Monde