Quatorze personnes ont été interpellées, mardi 9 mars, après une série de braquages d’armureries. Plus de 300 armes destinées au grand banditisme avaient été dérobées.
« C’est une affaire assez juteuse », estime une source policière. Et qui vient mettre un terme à une série de braquages d’armureries commis entre les mois de septembre et novembre 2020 en Suisse et dans le Jura. Mardi 9 mars, treize personnes fortement suspectées d’avoir participé à ces casses ont été interpellées à Bron, dans la banlieue est de Lyon, et à Vernaison, deux localités du Rhône. Une autre, activement recherchée, a été appréhendée au Portugal.
« Nous avons eu affaire à une équipe solide, aguerrie et expérimentée originaire de la région Rhône-Alpes mais très mobile, explique une source policière. Tous ses membres sont défavorablement connus des services de police. » Agissant sur commission rogatoire de la juridiction interrégionale spécialisée de Lyon, les fonctionnaires de la brigade nationale de répression du banditisme et des trafics, une unité de l’Office central de lutte contre le crime organisé, associés à des effectifs de la PJ et de la section de recherches de la gendarmerie de Lyon, ont mené une série d’investigations techniques, appuyées sur un important volet d’écoutes téléphoniques.
Projets d’attaque de fourgons blindés
Entre jeudi et vendredi, dix des quatorze personnes interpellées ont été présentées à la justice et se retrouvent mises en examen, notamment pour « association de malfaiteurs », « vols en bande organisée » et « tentative d’homicide » après l’échec d’un casse commis contre une armurerie de Zwingen, dans le canton de Bâle, au cours duquel des coups de feu avaient été échangés. Cette armurerie avait été, auparavant, déjà visée deux fois par la même équipe de malfaiteurs. Ces dix ont été écrouées, a précisé le procureur de Lyon.
Les autres braquages ont été commis contre des commerces spécialisés dans la vente d’armes à Wallbach (canton d’Argovie) et à Saint-Claude (Jura), pour un butin de deux cents armes de poing et d’épaule volées en Suisse et quelque cent dix fusils de chasse en France. « Elles étaient, détaille une source policière, destinées à alimenter le grand banditisme, en particulier le narcotrafic », un secteur d’activité où l’usage d’armes, longtemps réservé aux caïds, se généralise désormais aux échelons inférieurs de la hiérarchie criminelle. Quelques jours avant la série d’interpellations, les services de police avaient du reste mené deux opérations en Isère, à Meylan et Seyssinet-Pariset, « dans des milieux liés au trafic de stupéfiants » soupçonnés d’avoir acquis une partie des armes dérobées.
Des sonorisations de véhicules et des écoutes téléphoniques ont permis d’établir qu’une partie des malfaiteurs interpellés le 9 mars nourrissait des projets d’attaque de fourgons blindés, « dont au moins un en Suisse », tandis qu’une seconde équipe, « plus périphérique », avait vocation à assurer la logistique des braqueurs.
Source : Le Monde
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